sexta-feira, 19 de outubro de 2012

XXI (Louise Labé)

Quelle grandeur rend l'homme vénérable ?
Quelle grosseur ? quel poil ? quelle couleur ?
Qui est des yeux le plus emmielleur ?
Qui fait plus tôt une plaie incurable ?

Quel chant est plus à l'homme convenable ?
Qui plus pénètre en chantant sa douleur ?
Qui un doux luth fait encore meilleur ?
Quel naturel est le plus amiable ?

Je ne voudrais le dire assurément
Ayant Amour forcé mon jugement
Mais je sais bien et de tant je m'assure,

Que tout le beau que l'on pourrait choisir,
Et que tout l'art qui aide la Nature,
Ne me sauraient accroître mon désir.

quarta-feira, 3 de outubro de 2012

La feijoada du bandejão


Le terme "bandera" (plateau) a donné lieu à un certain nombre de dérivés entrés dans la langue courante estudiantine : le substantif "bandejão" (restau U) ; le verbe "bandejar" (fait d'aller manger au bandejão, ce qui peut avoir lieu le midi ou le soir, mais pas le week-end, alors que j'ai entendu dire que certains bandejãos allaient jusqu'à proposer le petit dej' le dimanche matin !)

Le prix est au-delà de toute concurrence : R$2 par repas, gratuité pour les boursiers, avec immanquablement le "arroz e feijão" (riz et haricot), un plat de viande ou de poisson, du pain, de la salade, un dessert, des jus de fruits à volonté, du café à la sortie (pour donner une idée, le café est à R$1,20 à la cafet' de l'institut de philo, le pão des queijo à R$2, et il est difficile de trouver des jus de fruits naturels à moins de R$3). Je crois qu'il est possible de se resservir autant de fois qu'on le juge nécessaire, mais je n'ai pas encore tenté cette expérience probablement suicidaire s'il s'agit de faire quelque chose ensuite requérant de se déplacer. Il est également possible d'aller dans l'un des deux autres bandejãos qui, plus chics, proposent de vraies assiettes. Ce qui revient à tout mélanger avant même d'avoir commencé à manger, et je suis un peu snob pour ça, même si c'est également habituel dans les nombreux buffets au poids que l'on trouve un peu partout.

Vendredi dernier, déjeuner et dîner, c'était feijoada, événement absolument immanquable dont parlait toute l'université. J'avais mangé ma première feijoada brésilienne le lundi précédant, mais elle était végétarienne, il me fallait bien passer par cette étape importante de l'intégration à la culture brésilienne. J'ai survécu, un peu plus lourde après seulement.