segunda-feira, 4 de agosto de 2014

1989 : Irak

En 1989, l'Irak sort de 8 ans de guerre contre l'Iran (première guerre du Golfe, 1980-1988). La situation politique du pays pousse, depuis 1970, de nombreux irakien à l'exil dans d'autres régions du monde. En 1990 débute la seconde guerre du Golfe contre le Koweït (1990-1991) et l'embargo international sur l'Irak. Les candidats à l'exil se multiplient, parmi lesquels se trouvent surtout des chiites, des chrétiens (dont de nombreux Assyriens) et des kurdes.

En mars 1988, a lieu le bombardement aux armes chimiques de Halabja, au kurdistan irakien, suite à la prise de la ville par les peshmergas de l'UPK (Union Patriotique du Kurdistan). Sont dénombrés environ 5 000 victimes. Ces bombardements et l'opération Anfal, qui vise à la destruction des villages kurdes, provoquent l'exil d'entre 100 000 et 150 000 kurdes vers les frontières turque et iranienne, où ils sont accueillis dans des camps de réfugiés.

Certains pays européens, dont la France, s'émeuvent de la situation et se proposent d'accueillir des réfugiés kurdes. Dans les faits, 339 kurdes seront accueillis par la France (à travers l'ONG France-Libertés, créée par Danielle Mitterrand) et installés dans des villages auvergnats abandonnés.

Près de 2 millions de kurdes irakiens ont fui l'Irak pendant la seconde guerre du Golfe, mais au moins la moitié d'entre eux retourne en Irak en 1991, encouragé par le développement de la zone autonome du Kurdistan Irakien. La stabilité politique n'y est cependant pas de mise : embargo irakien et international ; pressions turques et irakiennes, guerres tribales entre le PDK et l'UPK, tandis que le PKK de Turquie y a installé de nombreuses bases d'où attaquer l'armée turque.

C'est ce même Kurdistan Irakien qui résiste actuellement à la progression de l'État Islamique en Irak, et qui a profité de la confusion actuelle pour annexer la ville de Kirkouk, depuis longtemps revendiquée par les kurdes.


sources : Abdulkarim Amir. Les Kurdes irakiens en Europe, nouveaux « boat-people ». In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 14 N°1. La ville destabilisée ? Faits et représentations. pp. 263-276.

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