domingo, 31 de outubro de 2010

Max Frisch - Journal I-III (Richard Dindon, 1981)

Le journal d'un écrivain suisse de langue allemande entremêlé à l'un de ses romans où il tente de raconter le plus exactement possible, sans rien inventer à ce qu'il dit, un week-end avec une certaine Lynn. Le film montre, en images granuleuses aux coins arrondis, les lieux où l'auteur a été et qu'il décrit dans son texte, que l'on entend en off. Il y a comme une superposition obsecionnellle des époques et des médiums - qu'y a-t-il à montrer ? que doit-on chercher dans l'image ? que doit-on penser face à l'image d'une plage et de la mer - une forme d'immuabilité, d'infini, de résistance au temps et aux changements - alors qu'une voix-off lit un texte qui dit, forcément a posteriori de l'événement raconté, que le narrateur ne vit que pour l'instant et pas pour le souvenir ? 

Des questions de représentation quoi. 

Didier Blonde, dans son dernier livre (Carnet d'adresses) montre à sa manière de quelle façon la fiction peut devenir obsédante : il visite les héros dont il croise les adresses dans les livres, parcourt son Paris fictionnel en déplorant les manigances des auteurs qui ajoutent des numéros inexistants. Le réel et l'imaginaire s'emmêle.

Dans le film, la façon dont l'auteur parle de sa vélléité de représenter la réalité suppose qu'il ne doute absolument pas de son existence en temps que chose indépendante (et pourtant, si la réalité est altérée par la perception que l'on a d'elle, comme ne pas en conclure que la réalité est forcément emplie de fiction, puisque l'on se sert de la fiction pour y avoir accès ? regarder un lieu de façon plus aigu parce qu'il a été décrit dans un bouquin est déjà une altération de la perception - donc du réel ?)



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