domingo, 31 de outubro de 2010

Qu'ils reposent en révolte (des figures de guerre) - Sylvain Georges - 2010

Les figures, se sont les clandestins de Calais. Ils veulent passer en Angleterre, et vivotent dans le Nord en attendant, dans des conditions déplorables, comme on dit à la télé. C'est malheureusement tout ce que nous montre le film, quoiqu'en allant un peu plus au fond des choses - puisqu'il suit les migrants pendant longtemps - et en recueillant des paroles émouvantes. (En même temps, aller plus au fond des choses que la télé...) Cependant le noir et blanc déconnecte complètement de l'idée d'une proximité esthétique avec la télévision, et puis l'obsession de montrer les détails, d'aller voir les choses de tellement près qu'elles en deviennent nuances mouvantes de gris, déplace le propos dénonciateur vers une évidente volonté d'explorer le monde de façon différente. Par rapport au propos, ça en devient presque désagréable, à force de ne rien voir en entier il n'y a plus de prises sur les choses, de vision globale, de synthèse possible - donc de solution au problème.

Les rares discours que l'on entend sont stéréotypés au possible, depuis Besson qui a déjà allégrement dépassé le stade de l'auto-caricature, jusqu'à la copie n°x du militant PS, en passant par l'immigré misérabiliste qui constate qu'il n'a pas d'issue et demande de l'aide des pays européens qui d'ailleurs sont racistes. Et il y a vraiment une obsession d'aller constater au plus près, jusqu'à la limite du tolérable (il y a une séquence où les immigrés se brûlent les doigts avec des vis chauffées au rouge pour effacer leurs empreintes digitales, et elle dure longtemps), et avec une intention évidente d'esthétiser ce qui est montré (les lignes blanches qui font des rayures sur la peau noire, comme des culture en banquets sur des montagnes à pic, comme un pelage - on insiste beaucoup sur l'animalité de ces homme dans le film d'ailleurs, en parole seulement cependant, car ils sont d'emblée montrés chantant et se lavant, au cas ou).

La caméra explore le monde avec acuité, et le rend beau parfois, émouvant d'autre (le film parvient à rendre tout français voyant le film dans un pays qui n'est pas le sien plutôt honteux vis à vis des gens qui l'entourent, surtout si depuis quelques temps la France défraille la chronique pour des histoires d'expulsion), mais se veut peut-être trop évidemment engagée : car alors la dernière option laissée (un poème de l'auteur appelant à la révolution) ne semble pas être une solution mais du désespoir. Mais peut-être quelque chose du film m'a échappé, comme s'échappe le sens de ces images filmées de trop près. 

Nota : je conseille tout de même Pedro Costa pour les questions d'esthétisation de la misère - ce qu'on lui repproche, d'ailleurs - car il parvient à réellement intégrer cet esthétisme dans ses films. Dans Qu'ils reposent en révolte, à part la séquence sus-mentionnée des doigts brûlés, il n'y a pas réellement d'imbrication. Le montage est par trop schématique et ordonné (de façon consciemment perceptible)

Un reportage photo du danois Carsten Snejbjerg sur le même sujet donne une idée du ton du film.


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