sábado, 8 de setembro de 2012

São Paulo #1


Les "orelhões" (qu'on qualifierait en France de cabines téléphoniques si l'espèce n'était pas en voix d'extinction) de São Paulo sont imaginativement décorés. Personnellement, je n'irais pas me glisser là-dedans pour passer un coup de fil, à moins d'avoir quelque chose à expier (j'en choisirais plutôt un avec des petites fleurs ou de sautillants coeurs rouges). Mais c'est celui-ci qui s'est retrouvé en photo, posant devant les buildings de l'avenida Paulista.
Comme dans Pretinha de Seu Jorge, j'ai loupé un rendez-vous quand je suis allée passer quatre jours à São Paulo. Je ne sais pas si ça aurait pu changer le cours de mon existence, mais je ne crois pas, la ville était trop grande pour que je puisse prendre le risque de m'y perdre sentimentalement : il est déjà trop facile de s'y perdre physiquement. Mon genoux a failli disparaître dans les craquements du plancher de la salle de la Casa Jaya où j'ai dansé en rond une danse indigène. Et puis mes habitudes de parisienne ne m'avait pas préparée à une ville dépourvue de carte, fut-elle perpendiculairement organisée - et dont les distances, non plus, ne sont pas les mêmes. S'engager dans une rue revient à y marcher des heures en droite ligne, en tombant parfois au petit bonheur sur un musée de l'image et du son, ou sur une exposition de félines photos de célébrités hollywoodiennes.
Jane Fonda para Willy Rozzi
J'ai aussi vu des Converses pelées comme des oranges [Ana Linnemann].
Des dessins du Corbusier qui proposait, en 1929, d'urbaniser São Paulo en y entrecroisant d'énormes viaducs habitables.
Le parc Ibirapuera dont les jets d'eau s'élèvent à des dizaines de mètres de hauteur.
Des gens, dans le métro, qui faisaient la gueule comme tout citoyen d'une grande métropole.
Un quartier rassemblant exclusivement des concessionnaires automobiles.
Un immense collier en perles de céramiques dégringolant d'un arbre comme le font ici les branches-racines des ceringueiras.
J'ai mangé des pastéis fourrés au palmier et des crêpes de tapioca, bu du jus de canne à sucre, dégusté un açai na tigela.
Je suis allée au mercado central, plus petit mais aux allées plus amples que celui de Belo Horizonte, un peu plus chic aussi, mais toujours rempli de stands entassés les uns à côtés des autres, vendant viande, fromage, haricots, herbes, dans de petits paquets ou de grands sacs de toiles.
J'ai vu la praça da Sé, dans le centre, les myriades de gens qui dormaient sur et sous des bouts de carton, en pleine après-midi, sans écouter un prédicateur amplifié par le truchement d'un groupe électrogène qui déclamait devant la cathédrale.
Je n'ai pas d'impression générale (je n'ai rien vu de São Paulo), si ce n'est le bruit et les voitures, les gens et les distances, la largeur des rues, l'avenida Paulista où il y a encore des petits commerces, un cinéma renfoncé dans un coin parce que la culture semble rare comme les tableaux de l'expo du Caravage. 11 millions d'habitants...


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